Nos vendanges tardives
Nous moissonnerons des rêves
Nous vendangerons des songes
Nos vendanges tardives
Donneront des raisins
Au nectar précieux
Au grain noble et fruité
À la chair juteuse
À l’incarnat profond
Et l’ivresse amoureuse
Montera
À nos gorges.
Comme si quelque chose d’eux, qui les dépasse, sait.
Lo spirito, è più tardi che capirà, che integrerà che l’assenza era già presente.
Comme si quelque chose d’eux, qui les dépasse, sait.
Tu as accepté. Tu avais le choix.
Tu as pris tout le paquetage et avec lui le passeport pour la vie.
Le pacte signé on t’a demandé de tout oublier. Sans l’oubli il te serait impossible de passer d’un monde à l’autre.
Ne pas craindre d’emprunter la porte étroite qui ouvre sur la lumière.
Tes intentions passées, tes actions, tes omissions, pèsent lourdement sur ton âme.
On t’a donné la possibilité de rachat, d’évolution, tout en allégeant ce que certains appellent le karma. De quoi te plains-tu ? et pourquoi ce regard tourné en dedans, cet air triste qui te donne si mauvaise mine ?
Qu’importe le nom donné à ces retrouvailles sans mémoire. Réincarnation, karma, sont des mots. Les hommes inventent des mots pour donner du sens à leurs actions, un semblant d’utilité à leurs agissements.
Les mots ils…
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Tout allait si vite…
Elle aurait aimé que tout reste à l’identique, figé dans l’instant heureux. Les lieux, les choses, les êtres.
Faire de la vie une photographie, un portrait sous son meilleur profil et de l’instant présent un cadre pour l’y enfermée.
Tout allait si vite. Un vrai tourbillon. Un lait qui monte et déborde tel un volcan éructant ses désirs.
Et tous ces couchers de soleil dans le lit défait de la mer comme autant d’extases englouties.
Du tombeau de nos instants perdus, vous renaissez berceau dans vos habits de songes.
Écriture
Le temps de la création, ses oraisons intimes, ses arcanes secrètes.
Je vois l’écriture comme une religion ouverte sur le monde, une communauté aux adeptes libres où les mots relient sans enfermer.
Mon âme, ma confidente…
l’aura misteriosa di un raggio di luna.
.
🎨 Caspar David Friedrich
Mon âme
Ma confidente
Te libérer
Serait me perdre
Aussi
J’aimerais
Te retenir
Mais avec des liens
Qui auraient
La douceur
Et l’aura
Mystérieuse
D’un rayon
De lune.
Éternel présent
Mes mots
Créent
Ma réalité
Plus d’absence
Quand greffés
Au coeur
Des mémoires
Anciennes
La pensée
Les propulse
Dans un
Éternel
Et souverain
Présent
Engendrant
Une
Existence.
Normandie
Elle nous pénètre sans un mot
Par les yeux et par notre peau
La Normandie on la respire
Histoire de mieux la retenir.
Peintres capteurs de lumière
Écrivains aux jolies manières
Ils en ont fait leur paradis
Côte de Grâce, Côte Fleurie.
Le roi des ciels au bord de l’eau
Eugène Boudin et ses pinceaux
L’impressionniste immortalise
Le frissonnement d’une brise.
Belles villas sur la corniche
Ces élégantes qui s’affichent
Résistent aux embruns et à l’âge
Dans leurs habits de colombages.
Plus loin… vallons, tourbières, forêts…
Coteaux crayeux, landes, marais
Blanches falaises aux pieds dans l’eau
Côte d’Albâtre, Pays de Caux.
Les champs… des tapis de verdure
Vaches ruminent à la pâture
Paille au chapeau de la chaumière
Douillons de pommes et camembert.
Grand-mère le loupiot d’une main
Et le vélo de l’autre main
Souffle d’amour sur la blessure
Vite rentrons à la masure.
Sans les vacances chez grand-mère
Manquerait…
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À l’heure où le bleu calme les fièvres
È l’ora in cui le debolezze diventano punti di forza.
C’est l’heure où les faiblesses deviennent des forces, où la fragilité se fortifie de la fierté du tenir, et où le chemin se pave de persévérance.
À l’heure
Où le bleu
Calme les fièvres
Où tout se noie
Se confond
S’abandonne
À l’indistinct
De l’horizon
Effacement d’un monde
Aux contours imprécis
Dans le vaste
Qui s’étire
Fleurs de silence
Sont les mots
Que la nuit embrasse
Et puis comme un rappel
Ce tête-à-tête
Avec l’absent.
Le poème s’écrit
Parfum
D’encens
Échappé
De terres inconnues
Îles lointaines
Renfermant
Leurs secrets
Moiré
De crépuscule
L’indécis
Se profile
Ondule
Son silence
Sur les choses
Et les êtres
Avec
Pour seul postulat
Sa présence au monde
Du plus occulte
Au plus intime
Le poème s’écrit.
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